Trouver l'amour avec un grand MOI

C'était février, la St-Valentin, les petits coeurs à la cannelle et les roses en chocolat, le mois de ce qu'on a universellement décidé d'utiliser comme portrayant le mieux la célébration de l'amour (et de la planète kitsch). Je profite de cette revue mensuelle pour vous parler de l'amour probablement le plus difficile et éprouvant à offrir et celui dont il est rarement question partout où on entend parler du grand A: celui à nous, de nous.

L’amour de soi, c’est un concept qui n’est pas acquis pour tout le monde, et je m’inclus là-dedans. Ce peut même être une notion avec laquelle on a du mal sans le savoir et qui nous retient de nous épanouir. J’irais même jusqu’à dire que c’est notre lot à toutes et chacune; la grande brune mince à la mode, plus belle qu’une poupée Barbie et idolâtrée sur Instagram… Elle aussi, peut-être moins ou peut-être même plus que vous.

Beaucoup de femmes avec qui je travaille se présentent au gym pour s’offrir un projet qui puisse changer leur vie par une meilleure forme physique et surtout, par une transformation de leur reflet dans le miroir. Changer son corps pour être heureuse. Enfin heureuse.

Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver face à une fatalité, ou du moins une fatalité selon les liens et les conclusions tirés par votre perception de la réalité? Des phrases du genre: «C’est comme ça, je suis comme ça, il n’y a rien que je puisse y faire puisque de toute évidence, à chaque fois que je pose un geste, ça se termine toujours de la même façon.»

Boy, oh boy que je peux me retrouver le nez dans le caca des fois (tentez d’éviter l’image mentale ici). Qu’est-ce qu’on peut répondre à une conviction inébranlable comme celle-là? «Je suis grosse, j’ai toujours été grosse et à chaque fois que j’ai eu le moindre espoir de voir les choses changer, la vie m’a rappelé que ça ne marcherait pas pour moi. Jamais.»

Avez-vous mal en lisant ça? Moi, j’ai mal. C’est cruel, c’est triste. Puis, on se rend compte que c’est exactement le genre de discours qu’on se permet d’avoir pour nous-même sur les choses dans notre vie qui nous rendent le plus vulnérable et fragile et qui mériteraient qu'on leur applique toute notre douceur.

Dans mes moments les plus bas, je le fais aussi. Par instinct de survie, de toutes les forces qu’il me reste et pratiquement de reculons, j’essaie de trouver des livres ou des vidéos qui puissent me faire me sentir mieux. Un vieil adage religieux quétaine dit «aides-toi et le Ciel t’aidera» mais je vous le dis, les bonnes choses se présentent à vous quand vous continuez le moindrement de vouloir avancer.

Sont arrivées sur mon chemin l’auteure Brené Brown et son livre La Grâce de l’imperfection (The Gifts of imperfection), l’auteure Elizabeth Gilbert et son ode à l’expression de soi par la créativité dans Comme par magie (Big Magic) et la notion de COMPASSION pour soi-même, élaborée par la chercheure Dr Kristin Neff dans une présentation TEDx (en anglais).

Par mégarde à ce qui nous est violemment propulsé audiovisuellement à tous les jours de notre vie, nous nous trouvons à être convaincues que notre bonheur et notre satisfaction de nous-même reposent dans la conformité à des standards sociaux créés de toute pièce et établis uniquement sur le paraître. Que ce dont nous avons l’air en toute superficialité de notre vraie nature (qui elle, en passant, est parfaite) est l’aspect à polir et à perfectionner à tout prix pour donner l’impression de «have it all». C’est une quête sans fin vouée à nous garder dans un état d’insatisfaction perpétuelle. La vérité est de cultiver cet amour de nous-même dans l’acceptation de nos imperfections, la libération de notre vraie nature sans filtre et le ménagement de notre discours envers nos échecs et nos déceptions avec la plus grande compassion possible pour nos intentions et nos efforts.

C’est un travail de longue haleine mais qui mérite dont qu’on s’y attarde. VOUS méritez de vous y attarder :) Je vous propose une méditation guidée dans le vidéo ci-dessous pour vous familiariser avec le concept de compassion pour soi. Pour une version en français, cliquez ici.